Un premier article publié la semaine dernière (http://t.co/Cofb7FWU5t) nous a permis d’appréhender l’avantage pour les époux se séparant de se faire accompagner par un tiers intervenant auprès d’eux avec une double approche émotionnelle et juridique préalablement au déclenchement de la procédure officielle de séparation.Il est un fait qu’une séparation de couple mobilise des enjeux à la fois psycho-affectifs et juridiques. Or les psychologues ne sont pas formés en droit, pas plus que les juristes en psychologie… Le recours à un intervenant tiers va permettre la mise en place d’un climat de nature à contribuer à l’apaisement du conflit affectif et propice à une discussion raisonnée et dépassionnée qui permettra aux époux d’envisager sereinement les modalités de leur séparation et de gérer avec beaucoup plus d’apaisement la phase judiciaire de leur procédure. Témoin confidentiel de l’intimité des couples, le consultant permet en effet aux époux d’appréhender autrement leurs différends et les enjeux de leur séparation, dans un climat beaucoup plus propice à l’apaisement que celui de la scène judiciaire.
La première phase d’accompagnement de la séparation consiste à recevoir les époux séparément
Le premier entretien permet tout d’abord de s’exprimer en totale liberté sur ce qu’on a sur le cœur sans craindre d’être jugé ou « recadré ». Commencer le travail d’accompagnement hors la présence du conjoint permet de libérer réellement la parole car on ne dira pas en sa présence la moitié de ce qu’on osera exprimer en son absence. Il existe de nombreux aspects affectifs de la séparation ou des questionnements qu’on a du mal à assumer vis à vis de son partenaire de vie ou qui peuvent être délicates à aborder en présence de la personne dont on se sépare. L’objectif de l’accompagnement des époux est de leur permettre de mieux appréhender les enjeux de la séparation, dans tous ses aspects et principalement dans ses dimensions juridiques et psycho-sociales, sans crainte d’être jugé et dans la plus grande confidentialité.
Par ailleurs, le consultant a besoin de connaître l’histoire du couple, les circonstances de la rencontre, les raisons qui ont amener à une vie commune, les éléments majeurs (positifs ou négatifs) de la vie de couple, et bien entendu les circonstances amenant le couple à se séparer, les enjeux de cette séparation, les espoirs, les craintes, les doutes,… Avoir le récit de ces éléments par chacun des époux séparés permet au consultant de se faire une idée assez précise des trois personnalités en jeu : celle de chaque membre du couple et celle du couple, qui constitue une entité distincte de celle de ses membres.
On permet ainsi à la personne de s’exprimer sur ce qu’elle vit, comprend et ressent; de s’ouvrir en toute sécurité, de se confier et d’anticiper les modalités de la séparation tant d’un point de vue affectif que juridique, pour créer une cohérence complète dans l’organisation de la vie après la séparation. Le but est de favoriser une appréhension différente des enjeux de la rupture et d’ouvrir des perspectives sur des convergences de vue avec le conjoint, dans une perspective « gagnant/gagnant ».
La seconde phase d’accompagnement de la séparation peut se passer en présence des deux époux
La seconde phase d’accompagnement, dans laquelle les époux sont en présence, leur offre l’opportunité d’explorer en sécurité ce qui est source de conflit entre eux et se donner les moyens d’élaborer ensemble des modalités concrètes et singulières qui leur conviendront à eux deux. Favoriser une rencontre entre deux personnes qui traversent un conflit, s’assoir l’un à côté de l’autre pour réfléchir et envisager ensemble les meilleurs compromis possibles permettant à chaque protagoniste d’envisager une vie sereine après la rupture.
C’est pour le consultant donner les moyens aux époux d’avoir un échange de point de vue dans un climat apaisé de non-violence. La transformation du conflit par les personnes qui ne sont plus objet dans le combat contre l’autre mais redeviennent sujet de leur avenir, est une expérience qui permet de recouvrer une capacité à communiquer différemment. C’est lorsque ces personnes, dégagées des enjeux du conflit, retrouvent leur liberté et leur autonomie, qu’elles parviennent à s’accorder sur les bases d’un nouveau lien : celui de la co-responsabilité. Il faut changer les mentalités : les époux ne doivent plus se considérer sous tutelle de leur avocat ou du juge aux affaires familiales. Ils doivent être entendus comme ayant la capacité de décider ensemble, comme ils le faisaient avant la séparation, en préservant les enfants du conflit parental. Pour réussir, l’intervention d’un tiers qualifié, indépendant des pressions extérieures (social, familial, judiciaire…) est un réel atout. Il va à la fois les laisser libres de s’engager dans cette démarche et les soutenir pour pouvoir penser leur propre projet, dans un cadre sécurisé et sécurisant.
